En 1980, on comptait en France 3,8 millions fonctionnaires : 2,1 millions dans la fonction publique d’Etat, 1 million dans la fonction publique territoriale (communes, départements, régions) et 700.000 dans la fonction publique hospitalière.
En 2010, on en comptait 5,277 millions, dont 2,406 fonctionnaires d’Etat, 1,825 territoriaux, et 1,045 dans la fonction publique hospitalière soit une augmentation en 30 ans de 1,477 million…
Dans le même temps, la dette de l’Etat est passée de 92 milliards (20 % du P.I.B.) en 1980, à 1.600 milliards (82 % du P.I.B.) en 2010.
Le déficit de l’Etat quant à lui est passé de 1,2 milliard en 1980 (0,3 % du P.I.B.) à 136,5 milliards en 2010 (7,1 % du P.I.B.)…En d’autres termes l’Etat vit à crédit à partir du 1er juillet de chaque année !
Dans ce contexte, la politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur 2 partant à la retraite (en réalité 48,4 %) est loin d’avoir produit des effets significatifs, même si l’on peut estimer qu’à la fin de la législature ce serait un gain net de 3 milliards d’euros pour environ 100.000 emplois.
Selon le rapporteur général de la commission des finances de l’Assemblée, plus de la moitié des gains réalisés a été réaffectée à des revalorisations de salaire des agents, soit par exemple en 2010 pour 808 millions d’euros d’économies potentielles, 504 millions réutilisés en mesures catégorielles.
Au total cette politique n’aura eu comme conséquence que de limiter la progression de la masse salariale de la fonction publique à 1 % par an, ce qui n’est pas si mal compte tenu du contexte économique, de l’effet du Glissement Vieillesse et Technicité (la rémunération des fonctionnaires progresse avec la carrière, les statuts et les changements d’échelons) et des nombreux départs en retraite qui ont donné lieu, néanmoins, à des recrutements importants.
En tout état de cause cette RGPP tant décriée a été un moteur très puissant pour nous obliger objectivement à nous questionner sur la dépense publique et n’a pas eu d’effet significatif sur les effectifs réels de la fonction publique qui représentait en 1980 7,6 % de la population française contre 8,8 % aujourd’hui....